La Tuberculose
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D'autres documents :
LA TUBERCULOSELa tuberculose tue 2 millions de personnes chaque année dans le monde. L'épidémie de SIDA et l'émergence de bacilles multi résistants aux antibiotiques contribuent à aggraver l'impact de cette maladie, considérée par l'Organisation Mondiale de la Santé comme responsable d'une épidémie mondiale de plus en plus dangereuse et comme une urgence sanitaire au niveau planétaire. L'O.M.S. estime qu'entre 2000 et 2020, près d'un milliard de personnes seront nouvellement infectées et que 200 millions d'entre elles développeront la maladie, dont 35 millions mourront de tuberculose si aucune amélioration n'est apportée dans le contrôle de cette infection. EpidémiologieChaque seconde, une nouvelle personne dans le monde est infectée par le bacille de Koch. Chaque année, près de 1% de la population mondiale est nouvellement infectée et environ 8 millions de personnes développent la maladie. Globalement aujourd'hui, un tiers de la population mondiale est infecté, et 22 pays totalisent à eux seuls 80% des cas mondiaux.
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TransmissionLa tuberculose est une maladie contagieuse, due au bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis). Cet agent infectieux est transmis par voie aérienne, via des gouttelettes contaminées par la bactérie en suspension dans l'air provenant des malades. L'inhalation d'un petit nombre de gouttelettes contaminées suffit à infecter un individu. Une personne tuberculeuse non traitée peut infecter de 10 à 15 personnes en moyenne chaque année. Les déplacements de population (voyageurs, réfugiés de guerres, sans-abri des pays industrialisés) ont largement contribué ces 40 dernières années à la dissémination de la maladie sur la planète. En 1995, 30% des personnes Sans Domicile Fixe étaient infectées par le bacille de la tuberculose à San Francisco de même que 25% des SDF à Londres. Ces chiffres sont à comparer avec l'incidence globale de la tuberculose dans ces pays : 7% aux Etats-Unis; 13% au Royaume-Uni. La prévalence de la tuberculose dans les prisons est également plus élevée que dans la population générale. La maladieToutes les personnes infectées par le bacille de Koch ne développent pas la maladie : seules 5 à 10% d'entre elles feront une tuberculose. Le bacille peut rester dans l'organisme à l'état "dormant" pendant des années. Les personnes immunodéprimées ont plus de risque de faire une tuberculose, une fois infectées, et particulièrement les malades du SIDA. Le virus VIH et le bacille de Koch forment en effet une association mortelle, chacun de ces deux agents infectieux aidant la progression de l'autre. La tuberculose est d'ailleurs la cause principale des décès des malades du sida : elle est responsable de la mort d'un tiers des malades du sida dans le monde et de 40% de la mortalité des malades du sida en Afrique. TraitementIl y a 50 ans, aucun médicament ne permettait de soigner la tuberculose. Aujourd'hui, une association d'antibiotiques est utilisée pour traiter les tuberculeux, mais le traitement doit être suivi au minimum 6 mois (et jusqu'à deux ans). L'O.M.S. estime que d'un point de vue de santé publique, un traitement incomplet ou mal suivi est pire que pas de traitement du tout. En effet, un traitement mal suivi n'élimine pas l'infection, mais peut provoquer chez le malade l'apparition de bacilles résistants aux antibiotiques : lorsqu'ils peuvent être traités, ces cas de tuberculose résistante sont 100 fois plus coûteux que les cas de tuberculose pouvant être traités par les traitements standards. Ces personnes dissémineront alors des bactéries résistantes aux antibiotiques et contribueront à l'émergence, déjà particulièrement inquiétante, des bacilles multi résistants aux antibiotiques. VaccinLe B.C.G. n'est pas un vaccin pleinement
efficace : bien qu'il soit très utile pour prévenir les formes graves de la
maladie chez les jeunes enfants (près de 90% d'efficacité), il ne protège
les adultes que dans un cas sur deux. Il ne permet donc pas d'empêcher la
transmission de la maladie et d'enrayer l'épidémie mondiale. La recherche de
nouveaux vaccins contre la tuberculose est active, mais seul un essai
clinique de phase I est en cours en Europe, deux autres essais étant en
préparation aux Etats-Unis. A l'Institut PasteurUn Grand Programme Horizontal de recherche
sur la tuberculose réunit 14 laboratoires du campus, qui cherchent à
améliorer le diagnostic de la maladie, à trouver de nouveaux antituberculeux
et de nouveaux vaccins. Le
Centre National de Référence des Mycobactéries à l'Institut Pasteur est
de plus un des deux centres français chargé de la surveillance de la
tuberculose en France. A l'échelon mondial, un Réseau Tuberculose regroupe
une dizaine d'instituts du Réseau International des Instituts Pasteur, qui
participent activement aux programmes nationaux de lutte contre la
tuberculose dans différents pays. Pour en savoir plus, lire notre communiqué
du 18 mars 2004.
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